Un bout de barbe

Publié le 26 Février 2014 par lolote

Catégories : #Aventures

Hey ! Bon pour ceux que ça intéresse, j'ai posté des articles sur les cours que je donne à la fac (catégorie "Au coin du FLE"), donc je vais juste parler ici de la forme de mes cours.

Je traiterai aussi du retour de mes POTES, Clément et Samuel, et de la suite de notre épopée :)

Alors voila, le mardi je recois un mail de Clém qui me dit que finalement ils repassent le lendemain pour une nuit par HCM, avant de remonter vers le nord, Hanoi. Waiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!! Hic --> je bosse le lendemain a 7h..."OK les mecs, pas de grosse soirée pour moi, mais soirée quand meme, on a des pattes de poulet qui nous attendent". Total : j'ai dormi 3h. Ne me blâmez par Harry, j'ai quand même assuré, même si c'était extrêmement duuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur !!!!!

Je VOULAIS me coucher à minuit (max), mais je m'en fut voir Morphée à 3h...parce qu'évidemment, nos potes de l'hostel nous ont gracieusement invités à nous joindre à eux, afin de tater du poulpe (manger rooooh) et autres friandises. OK. Après ça (ce qui veut dire : après avoir MANGE du poulpe / pieuvre, des pattes de poulet et des brochettes du "strange animal", excepté pour Sam, qui est végétarien), j'ai proposé à nos deux énergumènes d'aller boire un coup sur le toît d'un hôtel (et un coca pour Sam, qui ne boit pas d'alcool), ce qui vaut le coup d'oeil car on voit toute la ville ;)

En chemin, nous rencontrâmes Michael, l'Australien à priori dépressif, toujours assis au même bar, seul, fidèle à lui-même; nous lui proposâmes donc de nous acccompagner sur le toît; j'ignore pourquoi (peut-être aime-t'il la solitude à long terme?!), mais il refusa.

Quelques instants après nous être installés à une table, Michael fit son apparition. Il a dû se dire que finalement, la solitude à outrance, c'est chiant.

Au début c'etait bien. Au fur et à mesure de la soirée, on s'est rendus compte, Clém, Sam et moi, que Michael répétait sans arrêt "yeah, yeah, yeah". Alors on s'est mis à lui parler en français, pour voir ce que ça ferait. Ben la même chose en fait : il acquiescait A TOUT ce qu'on disait; du coup nous aussi on s'est mis à lancer des "yeah yeah yeah" à tort et à travers, j'ai même été jusqu'à fredonner cet air insupportable :

...mais ça n'a pas semblé le perturber le moins du monde ! Mais quand même, on était totalement hilares, et le mec s'en rendait même pas compte...on est taquins nous les frenchies :)

En fin de soirée, on s'est finalement rendus compte que le mec était pas si sympa que ça; on a notamment compris qu'il est homophobe en plus d'être ivrogne. Great maaaaaaan !

Du coup on s'est tirés, et je suis finalement allée me coucher.

Le lendemain, dur rêveil; à 6h. Je vais quand même vous décrire ma journée type à l'université. Normalement je prend le bus pour y aller. C'est marrant ici,personne ne semble savoir quel est le numéro du foutu bus qui va a la fac ! Donc j'ai commencé par en prendre un, le 19, qu'on m'avait finalement indiqué. Mais pour me rendre à l'arrêt, qui n'est pas si loin à pied, je dois traverser 3 rues, 3 rues GROUILLANT de scooters. Le périple. Car oui, traverser une rue ici relève du parcours du combattant, car il faut slalomer entre les scooters; c'est tout un art. 1ère erreur de débutant : courir. Le mieux c'est donc soit : marcher tranquillement en regardant bien où vont les engins (et puis comme ça ils peuvent anticiper leur direction en fonction), soit suivre des vietnamiens si y'en a, parce que eux, c'est des pro de la traversée. Bon maintenant ça va, je gère. Et même j'aime bien me la péter en traversant nonchalamment une route alors que je vois au loin des touristes galérer. OuI jsuis vilaine un peu, mais vous inquiétez pas, ils arrivent quand même à traverser ;)

Bref, les bus. Le19 est un des multiples vieux bus qui sillonent HCM ville et dans lesquels il y a toujours un autel (comme dans tous les magasins, maisons etc.) où sont déposées des offrandes. But : apporter le bonheur.

Pour acheter un ticket, il faut attendre un genre de contrôleur. C'est 6000 dôngs le trajet (20 centimes d'euros). Désormais, je prend le bus 35 (que m'a indiqué une élève), qui est plus proche de ma rue et plus moderne. Il n'y a pas d'autel ni de contrôleur, on paye directement au chauffeur. Et il coûte bizarrement moins cher : 5000 dôngs. Bon c'est rien (4 centimes de différence), mais quand même, je comprend pas la logique du truc...

Finalement maintenant, je prend le bus le soir, mais le taxi-scooter le matin, ce qui me permet de me lever un ptit peu plus tard. Le prix n'est évidemment pas le même : 30 000 dôngs (1 euro), ce qui reste TRES raisonnable, vous en conviendrez :)

Arrivée à l'université (premier jour 7h, mais jme suis mise d'accord avec les élèves pour commencer à 7h30, parce qu'à 7h, y'a AUCUN élève, trop tôt), je récupère un ordi, un rétro-projecteur, un micro et un câble amplificateur de son dans un bureau prévu à cet effet. Avant que j'ai ma CARTE de prof, un étudiant venait avec moi les chercher.

Dans ma salle de classe, m'attend à chaque fois un verre de thé vietnamien, indispensable outil du prof ici, que mes apprenants chéris prennent au passage (bon, OK, ils font ça pour tous les profs). Au bout de 2h, on fait une pause, sensée durer 15 min mais qui dépasse souvent les 30 min (on discute, on mange, on écoute Stromae). Je trouve ce temps informel très important car les apprenants prennent la parole beaucoup plus aisément, donc allonger la pause ne me paraît pas inutile.

On finit souvent à 11h30, au grand désarroi du type qui nous refourgue le matos que j'entend régulièrement râler et se plaindre (en vietnamien) aux étudiants qui m'accompagnent, parce que je rapporte le-dit matos trop tard. Ah oui parce qu'ici on déjeune à partir de 11h. Mais 4h c'est 4h, j'ai prévu mes cours moi Monsieur ! Les étudiants n'ont qu'à pas arriver avec un quart d'heure (voire une demi heure) de retard !

Note : ce sont toujours les étudiants qui portent le matos (ils me le prennent des mains), et TOUJOURS les GARCONS qui l'installent et le rangent ! Moi j'ai juste à montrer ma carte (enfin le bonhomme me connaît maintenant, et puis des profs occidentaux à la fac, y'en a pas des masses) et signer :)

A midi, je mange souvent avec un ou deux de mes étudiants, ce qui me permet de mieux les connaître et c'est très pratique pour choisir les plats (parce qu'il faut choisir un plat, le dire au mec à qui on doit payer, lui nous donne un jeton qu'on donne ensuite aux cuisinières, le tout, bien sûr, en vietnamien).

J'ai cours deux jours par semaine (tranquille hein ?!), le mercredi le matin, et le jeudi toute la journée. En tout 3 classes, 3 séances donc de 4h chacune.

Et alors ce que je trouve génial, c'est que je peux organiser des sorties avec mes élèves avec pour but qu'ils puissent pratiquer le français. Et ils sont ravis de venir. Ainsi, la semaine dernière, hier et ce matin, on s'est rencontrés, y'avait aussi des potes français à moi, on a discuté dans un parc, but des thés glacés avec du lait que j'adooore, parfois avec un arôme, parfois avec des genres de boules de thé à l'aspect gélatineux, fait du shopping, mangé du Banh bèo au marché de Bến Thành :)

Et aujourd'hui c'est la journée de la femme, mes élèves m'ont donc gentiment offert un bouquet jeudi dernier, c'est-y-pas mignon ?!

P.S. : le titre c'est parce que dans le parc où j'étais avec mes étudiants, y'avait un type avec juste un bout de barbe, ce qui faisait une mèche sur le menton finalement. Ca n'a aucun rapport avec l'article, certes, mais ça m'a fait rire, voilà !